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Hazebrouck : qu'est devenu le plus grand gagnant du Loto en 1995 ?
Car si la fortune a fondu, il affirme avoir agi selon ses valeurs, en privilégiant la générosité et l’audace plutôt que la prudence.
Hazebrouck : qu'est devenu le plus grand gagnant du Loto en 1995 ?
Le 3 décembre 1995, un Hazebrouckois de 36 ans, Bruno Caloone, devient l’homme le plus chanceux de France. Ce jour-là, il remporte 70 millions de francs au Loto, soit l’équivalent de 16 millions d’euros aujourd’hui. Un record à l’époque, qui le propulse sous les projecteurs du 20 heures de TF1, face à Claire Chazal. Trente ans plus tard, que reste-t-il de cette fortune ? Comment ce Nordiste a-t-il géré un tel pactole ? Récit d’une vie bouleversée par un jackpot historique.
Le plus grand gagnant du Loto en 1995
Le 3 décembre 1995, un Hazebrouckois alors inconnu du grand public devient un symbole de la chance. Bruno Caloone, 36 ans, employé de banque, décroche le plus gros jackpot de l’histoire du Loto : 70 millions de francs, soit environ 16 millions d’euros actuels. Son visage apparaît ce soir-là au 20 heures de TF1 face à Claire Chazal. La France découvre cet homme simple, marié, père de deux enfants et joueur fidèle depuis vingt ans, dont la vie vient de basculer en une soirée.
Ce tirage, un loto flash, intervient dans un contexte social tendu, alors que le pays est secoué par les grandes grèves contre le plan Juppé. La somme remportée — équivalente à 14 000 fois le SMIC — déclenche un véritable vertige collectif. À Hazebrouck, son gain fait immédiatement le tour de la ville.
Trente ans plus tard
Presque trois décennies après cet instant historique, Bruno Caloone vit toujours à Hazebrouck. Beaucoup l’imaginent ruiné.
« Je suis bien où je suis, c’est pas un déshonneur d’être dans un logement social », assure-t-il à La Voix du Nord.
Car si la fortune a fondu, il affirme avoir agi selon ses valeurs, en privilégiant la générosité et l’audace plutôt que la prudence.
Devenu millionnaire du jour au lendemain, il partage très largement son gain avec ses proches, multiplie les dons à des associations locales et lance des projets ambitieux, parfois improbables, mais toujours portés par l’envie de faire plaisir et de construire.
Grand passionné de courses hippiques, le Nordiste monte rapidement une écurie comptant jusqu’à 14 chevaux. Il affrète même des autocars pour emmener des habitants de la région sur les hippodromes. Une année, près de 400 Flamands se rendent à Chantilly grâce à lui. Le voyage inclut des tombolas avec des téléviseurs à gagner : un mélange de convivialité, de passion et de partage qui reflète bien sa personnalité.
Un chef d’entreprise malgré les revers
En 1997, il concrétise un vieux rêve d’entrepreneur en reprenant la société Labis, un grossiste en viande porcine d’Hazebrouck en grande difficulté. L’entreprise, menacée de fermeture, emploie 49 salariés. Bruno Caloone investit plusieurs millions de francs pour sauver ces emplois et tenter de relancer l’activité.
Mais malgré ses efforts, le marché du porc s’effondre, les marges s’amenuisent et les banques refusent de suivre. En 2004, la société est liquidée, provoquant pour lui une perte d’environ 30 millions de francs — près de 5 millions d’euros.
« Ce n’est pas lié à une mauvaise gestion... Le personnel m’aimait bien, je vois encore des anciens qui me disent “Bonjour Patron”, ça me plaît. », répond-il simplement.
Des projets internationaux
Homme d’initiatives, Bruno Caloone tente aussi sa chance à l’étranger. À Sarajevo, peu après la guerre, il finance l’ouverture d’une boulangerie française. Il organise également des séjours en Croatie, affrétant des avions depuis l’aéroport de Lesquin. Des aventures trop ambitieuses ou mal encadrées, qui finiront par s’éteindre, mais dont il garde encore une grande fierté.