Accueil  >  Actualités  >  Houplines : 200 arbres abattus pour installer des mobil-homes

Houplines : 200 arbres abattus pour installer des mobil-homes

Un terrain agricole transformé sans autorisation. Des arbres détruits en quelques jours. À Houplines, le chemin de l'Épinette vit une situation explosive. Le maire Jean-François Legrand saisit la justice pour faire cesser les travaux illégaux.
 

Un terrain agricole transformé en aire d’accueil sans autorisation

Au cœur de la campagne houplinoise, le chemin de l’Épinette a perdu son calme habituel. Un terrain d’environ un hectare, classé en zone agricole et donc non constructible, a été racheté par une pseudo-société agricole avant d’être transformé en aire d’accueil pour des gens du voyage. Résultat : 200 arbres abattus en deux jours, des travaux d’arasage et l’installation de stations d’épuration, le tout sans aucune autorisation.

Un maire et une association en première ligne

Jean-François Legrand, maire de Houplines, et l’association Sauvegardons et protégeons la campagne houplinoise, créée en janvier 2024, dénoncent une violation flagrante du PLU (Plan Local d’Urbanisme). Le maire insiste :

« Peu importe qui s’y trouve, la loi doit être respectée. Quand les citoyens se voient refuser un permis de construire pour cause de PLU et qu’on voit que d’autres ne respectent pas la loi, ce n’est pas juste. », insiste de maire auprès de La Voix du Nord.

Un abattage massif en deux jours

L’association a joué un rôle clé en alertant les autorités. Jacqueline Plancq, sa présidente, raconte :

« Le terrain a été acheté en 2023 par la société RZ Plantations. Dès le début, on a entendu les bruits des engins qui abattaient et broyaient les arbres. En deux jours, les 200 arbres avaient disparu. »
Les riverains, choqués, ont immédiatement demandé une rencontre avec le maire. Ils ont alors découvert que le projet visait à installer des mobil-homes pour une communauté de gens du voyage.

Des travaux illégaux 

Face à cette situation, Jean-François Legrand a pris un arrêté interruptif des travaux, sur les conseils de la préfecture et du procureur. Mais cet arrêté n’a pas été respecté :

« Les travaux ont continué, avec des stations d’épuration installées. Nous avons donc décidé de saisir la justice pour un référé. »

Lors du dernier conseil municipal, une délibération a été adoptée pour demander au juge de faire cesser les travaux sous peine d’une amende journalière, et d’ordonner la remise en état du terrain. Le maire se dit confiant dans l’issue judiciaire, mais redoute que les propriétaires ne se soumettent pas à la décision.

Une crainte partagée par les riverains

L’association Sauvegardons et protégeons la campagne houplinoise s’interroge sur l’efficacité des décisions de justice. Jacqueline Plancq s’inquiète :

« Est-ce qu’il y aura recours aux forces de l’ordre pour faire appliquer ce jugement ? Dans les communes voisines comme Quesnoy, Wambrechies ou La Chapelle, les décisions ne sont pas toujours respectées. »
Elle souligne aussi un sentiment d’injustice :

« Quand les citoyens respectent le PLU et voient d’autres contourner la loi, c’est difficile à accepter. »

Une audience prévue le 4 novembre

L’affaire sera jugée le 4 novembre. La commune et l’association espèrent une décision rapide pour stopper les travaux et restaurer le site. En attendant, le terrain reste un symbole des tensions entre développement sauvage et protection de l’environnement.