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Lille : un homme de 32 ans abattu dans une supérette
Lille : un homme de 32 ans abattu dans une supérette
Dans la nuit de lundi 29 à mardi 30 septembre 2025, un homme de 32 ans a été abattu par balle dans une épicerie de nuit, le L. S. Market, située rue du Faubourg-des-Postes à Lille-Sud. Peu après minuit, l’employé a été atteint d’une balle dans le thorax alors qu’il se trouvait derrière le comptoir. Malgré l’intervention rapide des secours, il est décédé sur place.
La tragédie s'est déroulée peu après minuit dans la nuit de lundi à ce mardi. La victime travaillait dans le magasin, le L. S. Market., une supérette située rue du Faubourg-des-Postes. Un inconnu armé est entré dans l'épicerie et a tiré sur l’employé. La victime a été atteinte au thorax.
Les pompiers, le Samu et les policiers ont découvert la victime grièvement blessée. Les gestes de réanimation entrepris par le SMUR n’ont pas pu la sauver. L’auteur du tir a pris la fuite avant l’arrivée des secours. Une douille a été retrouvée derrière le comptoir, mais aucune arme n’a été découverte à proximité. L’enquête pour meurtre a été confiée au Service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ).
Un possible lien avec le trafic de stupéfiants
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime était connue des services de police pour une affaire liée aux stupéfiants. Elle avait été interpellée et entendue il y a plusieurs mois avant d’être remise en liberté. Le maire de Lille, Arnaud Deslandes, a évoqué dans un communiqué un « règlement de comptes sur fond de trafic de drogue ». Il a rappelé que « cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme » auprès des ministres de l’Intérieur successifs, sans obtenir de réponse satisfaisante.
Un quartier marqué par la violence liée aux trafics
Le quartier de Lille-Sud est régulièrement touché par des violences liées au trafic de drogue. Cet été, plusieurs fusillades ont eu lieu, dont une place Casquette à Wazemmes et une autre dans le secteur Flora-Tristan. Ces affaires, souvent liées aux stupéfiants, illustrent l’enracinement du trafic dans ce secteur de la ville. Malgré les efforts de rénovation urbaine et les investissements importants (250 à 300 millions d’euros sur 15 ans), la présence des trafics persiste et altère la sécurité des habitants.
La réaction des autorités locales
Arnaud Deslandes a vivement réagi à ce nouveau drame dans un communiqué :
« Ce drame bouleversant redit combien il est urgent d’engager tous les moyens nécessaires pour lutter contre la violence croissante liée aux stupéfiants dans notre ville. Le narcotrafic, en expansion, et l’explosion de la consommation pourrissent littéralement la vie des habitants. »
Le maire a également souligné le manque criant d’effectifs policiers à Lille :
« Nous avons constaté une diminution de 4 % des effectifs de terrain ces deux dernières années. Nous redemandons plus de policiers et les moyens d’enquête suffisants pour endiguer les trafics qui gangrènent nos quartiers et mettent en danger nos habitants. »
Un appel au ministre de l’Intérieur
Dans son communiqué, Arnaud Deslandes a annoncé qu’il saisissait une nouvelle fois le ministre de l’Intérieur pour obtenir des moyens supplémentaires.
« Nous demandons que Lille ne soit plus sous-dotée en effectifs de policiers nationaux. La sécurité des Lilloises et des Lillois est un enjeu majeur pour notre ville et pour toute notre métropole, qui n’est pas épargnée par ces trafics », a-t-il insisté.
Un établissement connu pour son ouverture tardive
Le L. S. Market est réputé pour ouvrir très tard le soir, ce qui en fait un lieu fréquenté par les habitants du quartier. Malgré sa réputation de convivialité, l’établissement se trouve dans une zone où le trafic de stupéfiants est particulièrement actif. Les riverains, bien que choqués, ignorent souvent les tensions liées à ces trafics qui se déroulent parfois en coulisses.
Une série de violences cet été à Lille
Ce meurtre s’ajoute à une série de violences liées aux stupéfiants qui ont marqué Lille cet été. Fin juin, un homme avait été blessé à l’épaule par un tir place Casquette à Wazemmes. Le 10 juillet, un homme de 39 ans avait été atteint d’une balle au thorax dans le secteur Flora-Tristan. Une semaine plus tard, deux hommes d’une vingtaine d’années avaient été blessés par balles, l’un à une jambe, l’autre au genou. Tous ces incidents sont liés au trafic de drogue, un fléau qui persiste malgré les efforts des autorités locales et nationales.
Un trafic de drogue ancré et organisé
Le trafic de stupéfiants à Lille-Sud est un phénomène ancien et structuré. Les réseaux, souvent cloisonnés, utilisent des méthodes modernes comme les livraisons à domicile et les guetteurs à trottinette. Les forces de l’ordre peinent à endiguer ce trafic, qui s’adapte constamment et implique parfois des mineurs ou des personnes en situation de précarité. Les saisies de drogue et d’armes se multiplient, mais les trafics reprennent rapidement, alimentant un cercle vicieux de violence et d’insécurité.