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Onnaing : ils retrouvent la voiture volée de leur père handicapé et kidnappent le vendeur
Onnaing : ils retrouvent la voiture volée de leur père handicapé et kidnappent le vendeur
Quatre hommes, dont deux frères, ont comparu devant le tribunal de Valenciennes pour avoir orchestré une violente expédition punitive. Leur motivation ? Récupérer la Peugeot 3008 volée de leur père handicapé, repérée sur une petite annonce en ligne. Récit d'une vengeance qui a conduit ses auteurs tout droit à la barre.
Tout commence par une découverte sur Internet : la Peugeot 3008 de leur père, volée quelques semaines plus tôt, est mise en vente sur les réseaux sociaux. Pour les deux frères, ce véhicule n’est pas un simple bien matériel, mais bien "les jambes de leur papa", comme ils l’ont expliqué devant le tribunal, selon La Voix du Nord. Leur père, handicapé, dépendait en effet de ce SUV pour ses déplacements quotidiens.
Fous de rage, les deux frères contactent le vendeur et lui fixent un rendez-vous à Onnaing. Sur place, la situation dégénère rapidement : les quatre hommes récupèrent de force la Peugeot 3008, puis frappent violemment le vendeur, qui clame son innocence et propose de les mener jusqu’au véritable voleur, à Quarouble.
Enlèvement et séquestration
La victime se retrouve enfermée dans le coffre d'une Dacia. Durant le trajet vers Quarouble, le véhicule s'immobilise à deux reprises. Lors du premier arrêt, les kidnappeurs exigent le code de déverrouillage de son téléphone portable, espérant y trouver les coordonnées du voleur présumé.
Le second arrêt marque une escalade dans la brutalité. L'homme est extrait du coffre par les cheveux, selon son témoignage aux enquêteurs. Ne parvenant pas à identifier le voleur dans le répertoire téléphonique, les quatre agresseurs déchaînent leur violence sur leur victime.
Après l'avoir tabassée, ils la replacent dans le coffre avant de l'abandonner dans un champ. Les secours découvrent l'homme en caleçon, sans chaussures, le visage tuméfié par les nombreux coups reçus. Les experts médicaux ont fixé son incapacité temporaire de travail à trois jours.
Des aveux et des regrets
Le 7 novembre, les quatre prévenus ont comparu devant le tribunal correctionnel de Valenciennes pour répondre de violences, d'enlèvement et de séquestration.
À la barre, les deux frères ont exprimé leurs regrets :
« Depuis 8 semaines, nous ne pensons qu'à ça. Il a pris des coups de nous quatre. Nous avons agi sous la colère, ça n'aurait pas dû se passer. »
La présidente du tribunal a vivement critiqué leur comportement :
« Vous aviez récupéré le véhicule et le receleur. Il fallait s'arrêter là et appeler la police. »
Pour leur défense, Me Pietrzak a souligné la sincérité de leurs déclarations et plaidé pour une peine avec sursis simple. L'avocat a rappelé que pour ces deux frères, cette voiture représentait bien plus qu'un simple véhicule :
« C'est les jambes de leur papa. »
Le verdict
Les quatre accusés, âgés de 45 à 50 ans, ont été condamnés à 12 mois de prison, dont six avec sursis. Pour les deux frères, la peine a été assortie d’un sursis simple, avec interdiction de détenir ou porter une arme, ainsi que de contacter la victime pendant trois ans. Ils devront également lui verser la somme de 1 900 euros à titre de dommages et intérêts.
Leur avocat, Me Pietrzak, a plaidé leur sincérité et obtenu une peine avec sursis, évitant ainsi l’incarcération immédiate.