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Une association réclame la fermeture du zoo d'Amiens

Le zoo d'Amiens, géré par Amiens Métropole, fait face à une controverse majeure. L’association PAZ (Protection Animale en Zone urbaine) accuse la Métropole amiénoise de manquer de transparence sur la gestion de l’établissement. En cause : des décès d’animaux non expliqués et des transfers opaques. L’association exige désormais la fermeture du parc et interpellera les candidats aux municipales de 2026 sur la question.
L'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) accuse l'établissement d'opacité dans sa gestion. Les militants de la défense animale ont réclamé plusieurs documents administratifs concernant le fonctionnement du parc. Ces derniers n'ont été transmis qu'après l'intervention de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA).

Selon l'association, les informations fournies restent incomplètes. PAZ pointe du doigt des zones d'ombre inquiétantes. La structure a dû faire appel à la CADA pour obtenir des réponses. Cette démarche soulève des questions sur la transparence de l'établissement public.

125 décès d'animaux en trois ans

Les documents obtenus révèlent un chiffre troublant. 125 animaux sont morts au sein du zoo d'Amiens durant les trois dernières années. Le parc hébergeait 389 animaux en février 2025, hors phasmes et escargots. Les causes de décès ne figurent pas dans la liste transmise à l'association.

Cette absence d'informations interpelle les défenseurs des animaux. Ils ne peuvent déterminer s'il s'agit d'une censure volontaire ou d'une lacune dans les documents originaux. La mortalité animale dans un établissement zoologique nécessite une traçabilité rigoureuse.

Difficultés informatiques

Xavier Vaillant, directeur du zoo d'Amiens Métropole, réfute toute dissimulation. Il explique que le logiciel de gestion utilisé ne génère pas systématiquement ces informations. Selon lui, les données existent bel et bien. Chaque animal fait l'objet d'une autopsie pour déterminer les circonstances de sa mort.

Le responsable précise qu'un travail de recoupement serait nécessaire. Cette opération demanderait un temps considérable pour collecter les données individuellement. Les soigneurs affirment surveiller de près le bien-être des animaux. 

Des destinations floues

L'association PAZ soulève un second problème majeur. Les registres du zoo ne mentionnent pas clairement la destination de certains animaux transférés. La provenance et la destination des animaux constituent des informations essentielles. Les établissements zoologiques membres de l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) doivent respecter des protocoles stricts. Le zoo d'Amiens a rejoint cette organisation en 2001.

Un déficit financier en cause ?

Les finances du zoo d'Amiens compliquent le débat. L'établissement accuse un déficit compris entre 1 et 1,4 million d'euros depuis trois ans. Amiens Métropole comble ces pertes avec de l'argent public.

Le directeur Xavier Vaillant justifie ce déficit par les dépenses de personnel. L'ouverture d'une zone africaine avec des girafes était prévue pour février 2025. Le Pôle Oriental, nouvelle entrée du zoo, a ouvert ses portes en 2025. Ce vaste projet de rénovation et d'extension mobilise 42 millions d'euros entre 2018 et 2024.

La direction met en avant des records de fréquentation : 200 000 visiteurs en 2022, près de 250 000 en 2023 et 240 922 en 2024. Ces chiffres témoignent de l'attractivité du site. Le zoo propose des tarifs préférentiels pour les habitants de l'agglomération et la gratuité pour les élèves.

PAZ réclame la fermeture du zoo avant les municipales

L'association ne se contente pas de pointer les dysfonctionnements. Elle affiche un objectif radical : fermer le zoo d'Amiens. 

L'association lance un projet global d'informations sur le bien-être animal. Cette initiative s'inscrit dans la perspective des élections municipales de 2026. PAZ interpelle les candidats : 

"On demande à tous les candidats et les candidates à la mairie d'Amiens de prendre au sérieux la condition animale." 
La Métropole devra répondre aux accusations. Les élus devront trancher entre le maintien d'un équipement culturel attractif et les revendications des défenseurs des animaux.