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Don d'organes : on a suivi une opération de prélèvement d'organes
Don d'organes : on a suivi une opération de prélèvement d'organes
LA VOIX DU NORD 19/06/2025 à 09h29
En France, plus de 70.000 personnes vivent grâce à une greffe. Un seul donneur d'organe peut sauver jusqu'à 7 vies. Plongée dans la chaîne de solidarité et les défis du don d'organes.
Une chaîne de solidarité au service de la vie
Un seul donneur d'organes peut sauver jusqu’à sept vies. En France, plus de 70 000 personnes vivent aujourd’hui grâce à une greffe. Dans les coulisses du centre hospitalier de Lille, une équipe dédiée se mobilise jour et nuit pour coordonner cette mission de la dernière chance.
Une mobilisation dès le signalement d’un donneur potentiel
Lorsque les services de réanimation détectent un donneur potentiel, tout s’enchaîne rapidement. L’équipe de coordination est immédiatement alertée. Dès lors, une course contre la montre s’engage. L’objectif : mener à bien l’ensemble de la procédure jusqu’à l’intervention au bloc opératoire.
Les étapes du prélèvement :
Le processus débute par plusieurs phases essentielles :
- détection du donneur en réanimation
- confirmation du diagnostic de mort cérébrale
- rencontre avec les proches pour l’annonce du décès
- vérification de l’absence d’opposition au don d'organes
Si aucune opposition n’est exprimée, des examens complémentaires sont réalisés pour déterminer quels organes peuvent être prélevés.
Le prélèvement, un acte millimétré
Le prélèvement commence par l’arrêt du cœur du défunt. Les organes les plus sensibles, comme le cœur et les poumons, sont récupérés en premier. Leur transplantation doit s’effectuer très rapidement, parfois dans un délai de quelques heures seulement. Ce jour-là, une équipe chirurgicale est arrivée par jet privé à l’aéroport de Lesquin, escortée en urgence par ambulance. Si nécessaire, des mesures exceptionnelles sont prises pour éviter les embouteillages et garantir la réussite de l’opération.
Un déséquilibre alarmant entre greffes et besoins
En 2023, seulement 6 034 greffes ont été réalisées pour plus de 11 000 patients en attente. Pour les greffes cardiaques, la situation est critique : un cœur disponible pour deux receveurs.
Des critères de répartition stricts
La répartition des greffons est assurée par l’Agence de la biomédecine. Celle-ci applique des critères très stricts, appelés "clés de choix" :
- âge du receveur, notamment la priorité aux enfants
- niveau d'urgence médicale
- compatibilité immunologique entre donneur et receveur
Un enjeu sociétal : parler du don d’organes en famille
Un obstacle majeur freine les dons : le silence autour de la question. Peu de Français abordent le sujet avec leurs proches. Résultat : au moment crucial, les familles, souvent en état de choc, refusent le don.
Des taux de refus en forte hausse
Aujourd’hui, le taux de refus national s’élève à 36 %. Dans les Hauts-de-France, il atteint même 40 %, un chiffre préoccupant. Ce refus prive de nombreux patients d’une chance de survie.
Un enjeu de santé publique urgent
Le don d'organes reste un acte profondément altruiste. Chaque greffe réussie est une victoire de la médecine, mais aussi de la solidarité. Pourtant, l’écart entre les besoins et les dons ne cesse de croître. Pour changer cela, il est essentiel de libérer la parole et d'encourager chacun à faire connaître sa volonté.
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