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Jean Claude Casadesus retrouve l'Orchestre National de Lille

WEO 28/11/2025 à 12h58
À l'aube de ses 90 ans, le célèbre chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, figure emblématique de la scène musicale française, effectue un retour très attendu auprès de l'Orchestre National de Lille (ONL). Celui qui fut le chef fondateur et le directeur de l'ONL pendant plus de quatre décennies (avant de passer la baguette à Alexandre Bloch en 2016) revient pour une série de concerts exceptionnels dans les Hauts-de-France.
 

Le retour du fondateur de l'ONL

Jean-Claude Casadesus a fondé et dirigé l'Orchestre National de Lille pendant plus de 40 ans, avant de transmettre la baguette à Alexandre Bloch en 2016. Ce retour exceptionnel marque une occasion unique pour le public régional de redécouvrir le talent de ce chef d'orchestre légendaire. Le premier concert se tiendra le 29 novembre au complexe sportif de Saint-Quentin-en-Malentois, avec au programme des œuvres de Mozart, notamment des extraits de Don Giovanni et le concerto en do majeur, qu'il interprétera aux côtés de son petit-fils, pianiste de talent.

La musique partout et pour tous

Dès son arrivée à la tête de l'ONL, Jean-Claude Casadesus a exposé sa vision au responsable politique Pierre Moreau : porter la musique classique partout où elle peut être reçue, quel que soit le public. Cette ambition s'est concrétisée dans près de 250 villes ou villages de la région, mais également dans des lieux inhabituels comme des entreprises, des usines, des hôpitaux et même des prisons.

Le maestro se souvient notamment d'un concert mémorable à Boulogne-sur-Mer, où il a dirigé l'orchestre depuis la passerelle d'un chalutier. Ces initiatives iconoclastes visaient à toucher des personnes qui pensaient que la grande musique n'était pas pour elles. Au-delà des frontières régionales, l'ONL s'est produit dans 35 pays dans le monde, affirmant son rayonnement international.

L'art de diriger un orchestre 

Diriger un orchestre symphonique représente un défi humain considérable. Comme l'explique Jean-Claude Casadesus, un orchestre constitue un véritable microcosme avec une centaine de musiciens aux personnalités diverses. Le chef d'orchestre doit fédérer cet ensemble d'artistes qui ont tous passé des concours exigeants et qui attendent que le chef leur permette d'exercer leur métier dans les meilleures conditions, tout en respectant la pensée du compositeur.

La couleur sonore d'un orchestre appartient au chef d'orchestre qui la donne. Jean-Claude Casadesus prépare ses interprétations pendant des semaines, construisant dans sa tête une image sonore complète avant même de se présenter devant l'orchestre. Cette préparation minutieuse dans le silence, face à la partition qui comporte toutes les lignes instrumentales (flûtes, clarinettes, bassons, cordes, trompettes, trombones, violons, violoncelles, contrebasses, harpes, percussions), permet au chef de déterminer les routes principales et secondaires de l'œuvre.

La musique comme langage universel

Pour le maestro, la musique classique représente le plus court chemin d'un cœur à un autre. Contrairement aux mots, elle s'adresse directement au cœur sans subversion. Cette communication universelle lui a permis de diriger dans 45 pays sans jamais rencontrer de résistance ou de rejet. Le son révèle la poésie que chacun ressent en soi-même, créant ce petit miracle irrationnel vers la transcendance d'une interprétation.

La musique symphonique constitue selon Jean-Claude Casadesus la traduction la plus poétique de la vie, de ses joies, de ses souffrances et de ses voluptés. Elle est à la fois sensuelle et sensorielle. Les artistes qui traduisent la musique doivent transmettre ce qui les émeut eux-mêmes en premier lieu, créant ainsi une chaîne d'émotions qui relie le compositeur, les interprètes et le public.

Un éclectisme musical 

Jean-Claude Casadesus a exploré tous les styles musicaux dès son plus jeune âge. Son parcours l'a mené du bal de campagne aux enregistrements avec Sheila, Johnny Hallyday ou Cheboulez, où il a travaillé pendant 10 ans. Il a dirigé des opéras, des opérettes, des grands classiques et même du jazz. Pour lui, l'éclectisme bien compris représente l'adaptation, qu'il considère comme une forme d'intelligence artistique.

Que ce soit une chanson de variété, un morceau de jazz, une œuvre de Mozart, Beethoven, Stravinsky ou de compositeurs contemporains, le chef doit comprendre ce que l'auteur a souhaité transmettre dans son style d'écriture. Cette capacité d'adaptation témoigne d'une compréhension profonde de l'environnement artistique.

Les prochains rendez-vous avec le maestro

Outre le concert du 29 novembre à Saint-Quentin-en-Malentois, Jean-Claude Casadesus dirigera un concert anniversaire le 25 janvier à 18 heures au Théâtre des Champs-Élysées à Paris. Cette salle prestigieuse, où il a débuté comme percussionniste puis comme chef d'orchestre, accueillera cet événement exceptionnel avec un très beau programme.

Pour ceux qui souhaitent découvrir davantage le parcours du maestro, deux ouvrages sont disponibles : "Le plus court chemin d'un cœur à un autre" publié chez Stock, et "La partition d'une vie" paru en 2012 aux éditions Écriture. 

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