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Politiquons avec Marine Tondelier ( EELV)
Son origine, le bassin minier du Pas-de-Calais, lui a offert une perspective unique. Elle se remémore une époque. 90% des représentants des Verts à la télévision venaient d'un certain "triangle d'or". Elle précise qu'il ne s'agit pas de l'immobilier de luxe. C'est le "triangle d'or écologiste de Paris". Elle cite des quartiers comme Bastille, République, et Belleville. Ces zones, bien que non les plus chères, concentrent les votes et les militants écologistes.
Elle pointe du doigt l'éloignement perçu par certains électeurs. Les habitants de la ruralité ou des quartiers populaires ne se sentaient pas représentés.
Politiquons avec Marine Tondelier ( EELV)
WEO 06/06/2025 à 10h49
Politiquons avec Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes. Elle était l’invité d’un "Face aux lecteurs" de la Voix du Nord. Elle a partagé ses réflexions sur l'avenir du parti Europe Écologie-Les Verts et les défis sociétaux actuels. Originaire du bassin minier du Pas-de-Calais, elle a évoqué la nécessité de redéfinir l'image du parti pour toucher un public plus large.
Changer l'image des écologistes
Marine Tondelier a entamé son intervention sur un point crucial. Elle évoque un travail majeur sur l'image du parti.
"Déjà, moi je pense qu'il y avait un gros travail à faire sur l'image du parti", affirme-t-elle.
Son origine, le bassin minier du Pas-de-Calais, lui a offert une perspective unique. Elle se remémore une époque. 90% des représentants des Verts à la télévision venaient d'un certain "triangle d'or". Elle précise qu'il ne s'agit pas de l'immobilier de luxe. C'est le "triangle d'or écologiste de Paris". Elle cite des quartiers comme Bastille, République, et Belleville. Ces zones, bien que non les plus chères, concentrent les votes et les militants écologistes.
"Quand on regarde tous les gens qui passent à la télé pour ce parti, ça ne représente pas la France", constate-t-elle.
Elle pointe du doigt l'éloignement perçu par certains électeurs. Les habitants de la ruralité ou des quartiers populaires ne se sentaient pas représentés.
"On ne peut pas demander à quelqu'un qui habite dans la ruralité ou dans un quartier populaire ou dans le bassin minier, de dire, je me sens représentée par ce parti", insiste Marine Tondelier.
Comprendre les territoires, au-delà des clichés
Pour répondre à ce défi, elle a lancé les universités des ruralités écologistes, organisées dans plusieurs régions comme Épinal, Die dans la Drôme, et bientôt à Coutances en Normandie. Objectif : ancrer l’écologie dans les réalités de terrain, loin des logiques parisiennes. Elle les appelle avec humour les "journées d’été sans Parisiens".
Ces rencontres rassemblent des militants issus des zones rurales afin de débattre de sujets concrets : la chasse, les combats de coqs encore pratiqués à Éperlecques ou Fauquembergues, ou encore le déterrage des blaireaux et la chasse à la belette, pourtant interdite dans toute l’Europe. Des sujets sensibles que seul un lien étroit avec les territoires permet d’aborder avec justesse.
Une écologie profondément sociale et humaine
Au-delà de la défense de l’environnement, Marine Tondelier inscrit son combat dans une vision plus large de la société. Elle rappelle que l’écologie repose sur l’idée d’interdépendance entre les êtres vivants, humains compris. Ainsi, pour elle, s’engager pour les migrants, lutter contre l’antisémitisme et l’islamophobie, soutenir les droits LGBTQIA+ ou combattre les inégalités de genre fait partie intégrante du combat écologiste.
Un engagement contre la solitude et pour la santé
Autre priorité évoquée : la solitude. Selon elle, plus d’un Français sur quatre souffre de ce mal silencieux. La solitude touche à l’aménagement du territoire, à la désertification des services publics et à la fracture sociale. Elle salue l’exemple du ministère de la solitude instauré au Royaume-Uni en 2018 et travaille à une prise en compte politique de ce fléau en France.
Elle lie également cette solitude aux causes du vote d’extrême droite, en expliquant que la sensation d’abandon génère de la défiance envers les institutions et alimente le vote protestataire.
L’urgence de l’union face à l’extrême droite
Le Nouveau Front Populaire, une nécessité stratégique
Sur le plan politique, Marine Tondelier insiste sur l’urgence de construire une candidature unique à gauche pour les prochaines échéances électorales. Elle met en avant l’expérience du Nouveau Front Populaire de l’été dernier comme preuve que l’union est possible et efficace.
"Il ne s’agit pas de se plaindre, mais d’être meilleur", affirme-t-elle avec fermeté.
Un appel à dépasser les égos
Elle critique les divisions internes, notamment les querelles d’ego entre Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann, qu’elle considère indécentes face à l’urgence sociale. Pour elle, l’enjeu n’est pas de savoir qui fait 1 %, 2 % ou 3 %, mais d’empêcher l’extrême droite de franchir un nouveau cap.
Marine Tondelier refuse de se positionner personnellement comme candidate, mais revendique que l’écologie joue un rôle central dans cette union des forces de gauche. Elle se positionne comme un "acier", une force de cohésion, qui soude les différentes composantes progressistes.
Des élections locales aussi cruciales
Elle élargit cette stratégie d’union aux élections municipales, estimant que certaines villes de droite peuvent basculer à gauche si les forces progressistes acceptent de se parler. Elle interpelle les candidats qui refusent l’union :
"Il faut qu’ils expliquent aux habitants que leur ville pourrait passer à gauche, mais qu’ils ont refusé de faire équipe".
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