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Douai : il laisse sa fille de 12 ans seule pour l'été


Par: Guillaume Hallard
Un homme de 37 ans a été condamné pour délaisse­ment de mineur par le tribunal correctionnel de Douai. En août 2023, il avait abandonné sa fille de 12 ans seule à leur domicile pendant six jours pour partir en vacances avec sa nouvelle compagne. Une affaire qui soulève des questions sur la responsabilité parentale et les conséquences d’un tel acte sur l’équilibre d’un enfant.

Six jours d'angoisse 

Les faits remontent à l'été 2023. Alors que la période estivale bat son plein, C. R., un habitant de Douai, planifie ses congés. Il compte mettre le cap vers le sud de la France. S'il a bien prévu d'emmener sa nouvelle compagne, il n'en va pas de même pour sa fille, Mélissa (prénom modifié). Faute d'avoir trouvé une solution de garde, le trentenaire prend une décision radicale : il part sans elle.

Le 2 août, il quitte le Nord, laissant l'adolescente seule dans l'appartement. Pour toute intendance, le père laisse un réfrigérateur plein et une somme de 100 € pour faire des courses. Une logistique dérisoire face à la solitude d'une enfant de 12 ans.

La mère découvre la supercherie

Le mensonge ne tient pas longtemps. Mélissa finit par craquer et avoue la vérité à sa mère : non, elle n'est pas au bord d'une piscine sous le soleil, comme cela était supposé. Alertée, la mère récupère sa fille en urgence et confie l'enfant à sa marraine. Dans la foulée, elle dénonce les faits.

Le 8 août 2023, le parquet de Douai reçoit une note d'incident de la Sauvegarde du Nord. Cet organisme, mandaté par le juge des enfants pour suivre la fratrie, signale la gravité de la situation.

Une adolescente en danger sur Snapchat

L'audience a mis en lumière les risques concrets encourus par la jeune fille durant cet isolement forcé. Loin d'être une simple négligence, cet abandon a exposé Mélissa à des dangers immédiats. Me Magali Bonduelle, avocate de la mineure, a souligné un fait alarmant découvert durant l'enquête :

« On a d’ailleurs découvert qu’elle était en relation avec un homme de 25 ans sur Snapchat. »
Livrée à elle-même, sans surveillance parentale, l'adolescente devenait une proie facile sur les réseaux sociaux.

« On ne ferait pas ça à un chien »

Face à ses juges, C. R. a offert une piètre défense. À la question incisive de la procureure Cécile Villoutreix, demandant pourquoi il a fait quatre enfants, le prévenu répond d'une voix faible : « Parce que je voulais un garçon ». Une réponse qui sonne creux, d'autant que ce garçon tant désiré, né après trois filles, ne vit même plus avec lui depuis son divorce en 2019. Il n'a d'ailleurs plus aucun contact avec eux depuis deux ans.

Le juge Benoît Gineprino n'a pas caché son indignation face au comportement du prévenu :

« On ne ferait pas ça à un chat ou à un chien, vous vous rendez compte, Monsieur ! »
Le père, tête baissée, marmonne des excuses, mais le tribunal y voit surtout « une histoire de choix, de priorité ».

Lourde condamnation et retrait de l'autorité parentale

La justice a tranché avec sévérité. Reconnu coupable, le Douaisien écope de huit mois de prison avec sursis simple. La sanction va plus loin : le tribunal prononce le retrait de l'autorité parentale sur sa fille. Il devra en outre verser 1 000 € de dommages et intérêts à Mélissa et 150 € à la mère de l'enfant. 

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