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Dunkerque : tabassé pour avoir voulu faire partir des squatteurs
Par: Guillaume Hallard
Dunkerque : tabassé pour avoir voulu faire partir des squatteurs
Par: Guillaume Hallard
Un habitant de la résidence Castanier à Dunkerque a subi une agression violente mardi soir après avoir demandé à un groupe de squatteurs de s'éloigner de son immeuble. Les locataires dénoncent une situation d'insécurité qui perdure depuis huit ans dans le centre-ville.
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Agressé au pied de son immeuble
Mardi en début de soirée, Ludovic sort simplement promener son chien sur la place Castanier, située dans le centre-ville de Dunkerque. Devant l'entrée de sa résidence, il découvre comme à l'habitude un groupe de sept jeunes en train de fumer des joints.
Le locataire leur demande d'aller consommer ailleurs. La réaction ne se fait pas attendre : les insultes fusent immédiatement. Alors qu'il a le dos tourné, trois individus du groupe l'assaillent sans prévenir. Ludovic reçoit une pluie de coups de poing et de coups de pied tandis qu'il se trouve au sol, sans défense. Son épouse, témoin de la scène depuis leur fenêtre, appelle désespérément à l'aide. Face aux cris, le groupe prend la fuite.
Transporté à l'hôpital, Ludovic présente un nez cassé et des hématomes sur l'ensemble du corps. La victime a immédiatement déposé plainte auprès des autorités. Les forces de l'ordre ont rapidement identifié trois suspects âgés de 19 à 20 ans, qui ont été placés en garde à vue. Ils comparaîtront ce vendredi en comparution immédiate devant la justice.
Deux des trois mis en cause ont reconnu les faits lors de leur audition, tandis que le troisième conteste sa participation. Les trois individus sont déjà connus des services de police, notamment pour des affaires liées à la consommation de stupéfiants.
Huit ans de calvaire
Christelle, l'épouse de Ludovic, témoigne à La Voix du Nord de l'ampleur du problème qui gangrène leur quotidien depuis leur emménagement.
« Cela fait huit ans, depuis que l'on a intégré notre appartement, que ce groupe squatte tous les jours devant l'entrée de l'immeuble. Les insultes sont quotidiennes. Une fois, on leur a demandé de partir. Ils nous ont cassé un carreau », se lamente-t-elle.
La jeune femme documente la situation avec des photos et vidéos du groupe de jeunes. Elle décrit un environnement devenu invivable pour tous les habitants de la résidence.
« Ils ne sont pas SDF et la plupart habitent dans le quartier », précise Christelle, soulignant que ces individus ont choisi délibérément cet emplacement pour leurs activités.
Ludovic, dont les traces de coups restent visibles plusieurs jours après l'agression, exprime la détresse de tous les résidents.
« On vivait déjà dans la peur. Mais là, avec mon tabassage on est terrorisés. Tous les locataires du bloc aussi. Tous ont signé notre pétition pour qu'on puisse trouver de la tranquillité », explique-t-il.
Les menaces persistent
Malgré les interpellations, Ludovic et Christelle ne se sentent pas rassurés. La victime rapporte les propos menaçants de son agresseur :
« Celui qui m'a le plus frappé m'a dit avant de partir : "Je sais où t'habites, je vais revenir !" », s'inquiète Ludovic.
Depuis l'agression de mardi, le groupe n'a certes pas repris ses habitudes au pied de l'immeuble. Mais le couple redoute un retour une fois la procédure judiciaire terminée.
Une intervention limitée de la police
Les riverains sollicitent régulièrement les forces de l'ordre pour signaler les nuisances. Lorsque les patrouilles de police interviennent sur place, le calme revient temporairement.
« Mais ils reviennent », constate amèrement Ludovic.
Le couple, qui se dit « au bout du rouleau », a obtenu un rendez-vous la semaine prochaine avec le directeur de la police municipale et Frédérique Plaisant, adjointe à la sécurité de la ville.
La mairie reconnaît le problème
Frédérique Plaisant, adjointe à la sécurité, a réagi suite à cette agression.
« Nous travaillons en lien avec les bailleurs sur cette problématique, au quotidien. Pour ne rien cacher, cette situation ne nous était pas remontée. La police municipale n'a reçu qu'un appel pour ces troubles sur la place Castanier, le 28 novembre, et elle s'est déplacée », reconnaît l'élue.
L'adjointe à la sécurité affiche sa détermination à résoudre cette situation.
« Nous souhaitons pouvoir rencontrer ce couple, ainsi que tous les locataires de la résidence. Il est normal de tout faire pour les protéger. C'est le sens de tout ce que nous mettons en place avec tous nos partenaires », indique-t-elle.
Les habitants de la résidence Castanier espèrent désormais que cette réunion permettra de trouver des solutions durables pour retrouver enfin la tranquillité et la sécurité dans leur quartier du centre-ville de Dunkerque.
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