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Justice : les magistrats des Hauts-de-France font entendre leur colère

Plusieurs manifestations ont eu lieu dans la région mercredi à l’occasion d’un mouvement national des professionnels de la justice qui dénoncent leurs conditions de travail et un manque de moyens.
Le mouvement des professionnels de la justice s’est déclenché en aout dernier à la suite du suicide de Charlotte G, 29 ans, jeune magistrate au tribunal de Béthune dans le Pas-de-Calais. En réaction à cet évènement tragique, le journal Le Monde publie le 23 novembre une tribune pour dénoncer la souffrance du système judiciaire face à l’intensification du travail, aux sous-effectifs, à l’épuisement ou encore au manque de moyens. 

En trois semaines seulement, la tribune a recueilli 7 550 signatures de professionnels dont 5 476 magistrats. On en compte actuellement 9 090 en France. 
 
Hier, des rassemblements ont eu lieux dans une trentaine de villes françaises après un appel à la grève nationale lancé par une intersyndicale. À l’occasion du mouvement, plusieurs magistrats des Hauts-de-France sont sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement. 

Lille, Douai, Amiens, Boulogne-sur-Mer ou encore Saint-Omer, le constat est clair : les magistrats sont épuisés et réclament du changement. Non seulement pour eux, mais aussi pour les justiciables qui doivent parfois attendre des heures, voire des jours pour obtenir un verdict en raison du manque d’effectifs. 
 

Un budget pour la justice mal reversé 

 
Les manifestants dénoncent également un manque de moyens qui les empêchent de rendre une justice de qualité. À Lille, ils étaient 200 à manifester mercredi : avocats, magistrats, greffiers, tous présents pour crier haut et fort leur désir de reconnaissance de la part du gouvernement. Selon les normes européennes des autres pays le tribunal de Lille devrait compter 138 procureurs. Il y en a actuellement 38. 
 
En réponse au mouvement national, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti préfère vanter « un budget historique » pour la justice depuis son arrivée au ministère. Le garde des Sceaux défend notamment une hausse de 30% des moyens budgétaires de la justice depuis la dernière mandature. 

De l’argent qui, selon les magistrats, est prioritairement versé à l’administration pénitentiaire, dont ils récoltent les miettes. 
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