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Louvroil : un salarié d'Auchan mis à pied pour avoir chanté, ses collègues lancent une chorale de soutien


Par: Guillaume Hallard
Une chorale militante a envahi ce samedi 13 septembre les rayons d'Auchan Louvroil. Salariés et syndicalistes soutenaient Thomas, sanctionné pour avoir chanté trop fort au travail. Les Prud'hommes lui donnent raison, mais Auchan fait appel.
Samedi 13 septembre 2025, les rayons de l’hypermarché Auchan de Louvroil ont résonné sous les voix d’une chorale insolite. À l’appel de la CGT, des salariés, des militants et des anonymes se sont rassemblés pour soutenir Thomas, 47 ans, dont 24 ans de carrière chez Auchan. Ce dernier a été mis à pied en juin 2023 pour avoir chanté « trop fort » pendant ses heures de travail, entre 4h et 8h du matin, alors que le magasin était fermé au public.

L’action, symbolique et festive, visait à dénoncer une sanction jugée disproportionnée par les prud’hommes, mais contre laquelle la direction a fait appel. Les participants ont entonné des chansons comme « Chante, la vie chante » de Michel Fugain et « En chantant » de Michel Sardou, distribuant même les paroles aux clients pour les inviter à se joindre à eux.

Pourquoi Thomas a-t-il été sanctionné ?

Thomas, employé depuis 24 ans à Auchan Louvroil, explique son besoin de chanter pour égayer des tâches répétitives et fatigantes.
Pourtant la direction a estimé que sa bonne humeur « polluait les conditions de travail » et « gênait les collègues ». 

« Il s’agit d’une véritable injustice sociale. Chanter fédère, chanter unit et casse la monotonie. Peut-être que ça ne plaît pas à tout le monde, mais sanctionner cet acte relève de la folie. », assure Gérald Villeroy, représentant CGT.

Une sanction jugée « démesurée » par les prud’hommes

En juin 2025, le tribunal des prud’hommes a annulé la mise à pied de Thomas, la jugeant disproportionnée. Cependant, la direction d’Auchan a décidé de faire appel, prolongeant ainsi un parcours judiciaire qui pourrait durer jusqu’à deux ans. Les syndicats, soutenus par la CFDT, dénoncent un « acharnement loufoque » et promettent de nouvelles actions jusqu’à la décision de la cour d’appel de Douai.

« Ça peut arriver à tous » : une mobilisation symbolique

Pour Jean-Claude Mascaut, collègue de Thomas depuis 37 ans, cette mobilisation est essentielle : 

« Si on ne se rassemble pas, s’il n’y a pas d’entraide, ça sert à quoi de vivre ? Ça peut arriver à tous. Il ne faut pas l’oublier ».

Gérald Villeroy alerte sur les risques d’une telle décision : 

« Si aujourd’hui la chanson gêne, demain ça sera peut-être le fait de siffler, ou un collègue qui passe trop de temps aux toilettes. On est en train de bafouer les droits élémentaires et les libertés des salariés ». 

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