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Saint-Pol-sur-Mer : une femme enterrée dans le jardin, son mari mis en examen, le fils interpellé

Un homme de 57 ans a été mis en examen pour meurtre après la découverte du corps de sa femme enterré dans le jardin de leur domicile à Saint-Pol-sur-Mer. Le fils du couple, en fuite, a été interpellé à Clermont-Ferrand et est actuellement en garde à vue.

Disparition inquiétante

Tout a commencé samedi 7 juin dans l'après-midi. Le frère de la victime s'est rendu au commissariat. Il signalait la disparition "inquiétante" de sa sœur. Âgée de 58 ans, elle n'avait plus donné de nouvelles depuis des semaines. L'homme était particulièrement inquiet. Sa sœur souffrait de problèmes de santé, tant physiques que mentaux.

L'attitude suspecte du mari

Les policiers se sont déplacés au domicile de la femme. La maison se situe au 16, rue Louise-Michel. C'est une petite allée tranquille de Saint-Pol-sur-Mer. La femme y vivait avec son mari et leur fils de 26 ans. Ce dernier était toujours hébergé chez ses parents. Les enquêteurs ont frappé à la porte pour s'enquérir de la disparue. Le mari a affirmé que sa femme était présente le matin même. Il a déclaré ignorer son départ. Mais la réalité était bien différente. La victime était enterrée dans le jardin depuis des mois. L'attitude du père de famille a paru suspecte aux policiers. Il a été rapidement placé en garde à vue. Le motif : meurtre.

Des aveux partiels et une découverte macabre

Interrogé par les enquêteurs de la PJ de Lille, David D., 57 ans, a fini par craquer. Il a admis avoir enterré sa femme. La sépulture se trouvait au fond du jardinet. Cependant, il a toujours nié l'avoir tuée. Il a expliqué qu'elle avait succombé à un malaise fatal. Pris au dépourvu, il aurait alors décidé de creuser un trou. Puis, il l'aurait enterrée.

Dimanche matin, les enquêteurs ont commencé à creuser. Ils ont travaillé dans le minuscule carré de jardin de la maison. Ils ont découvert le corps de la victime. Il était recroquevillé à 1,20 mètre de profondeur. Le corps était emballé dans du linge et des sacs-poubelle. La végétation avait repoussé. L'état de décomposition était très avancé. Ces éléments suggèrent que la mort remonte bien à plusieurs mois. Malgré cela, David D. a continué sa vie. Il vivait normalement avec le corps de sa femme sous terre. Et son fils sous son toit.

Une vie recluse et un isolement social

La disparition de la victime est restée longtemps inaperçue. Cela s'explique par la vie recluse du couple. Ils vivaient en vase clos. Le mari est déménageur. La femme ne travaillait pas. Elle n'avait aucune vie sociale. Personne ne s'inquiétait de son absence. Seul son frère se souciait d'elle.

La victime restait la plupart du temps enfermée chez elle. Les volets du modeste pavillon étaient constamment baissés. Le couple ne communiquait pas beaucoup. Ils étaient installés à cette adresse depuis environ quinze ans. Pourtant, les échanges avec les voisins étaient inexistants. "Ils ne parlaient à personne, les volets étaient souvent fermés.  Des fois, je voyais le fils promener un petit chien, un casque sur les oreilles, c'est tout.", témoigne un riverain à La Voix du Nord.

Le fils, pièce maîtresse de l'enquête

Ce lundi, David D. a été mis en examen. Il est décrit comme un homme "costaud bedonnant". Son visage est "rougeaud". Il a un "regard bleu acier" et les "cheveux ras". Les chefs d'accusation sont l'homicide et le recel de cadavre. Il a été placé en détention provisoire. Cette décision a été prise par le juge des libertés et de la détention. L'homme n'était pas connu des services judiciaires. Il est dépeint comme "peu loquace" et de "personnalité fruste".

Deux éléments s'annoncent déterminants dans ce dossier criminel. D'abord, les résultats de l'autopsie. Ils doivent établir les causes exactes de la mort. La date approximative du décès est aussi cruciale. Cette opération s'annonce délicate. L'état de décomposition du cadavre rend la tâche complexe.

Surtout, les enquêteurs auditionnent le fils. Il avait fui vendredi soir. Il avait compris que le frère de sa mère commençait à poser des questions. Il a été interpellé dimanche à Clermont-Ferrand. Il est actuellement interrogé en Auvergne par la PJ. Son témoignage sera crucial. Son statut potentiel, suspect ou complice, déterminera la suite des investigations. 
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