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Saint-Pol-sur-Ternoise : ils obligeaient de jeunes mineurs à regarder leurs ébats sexuels en forêt

Ce vendredi 7 juin 2024, le tribunal d’Arras était saisi d’une sordide affaire de corruption de mineurs à Saint-Pol-sur-Ternoise et jugeait un couple de quadragénaires.
Une audience rocambolesque qui s'est terminée sans le principal accusé. Jimmy Bon, 40 ans, a été évacué de la salle d’audience à cause de son comportement ultraviolent. Il aurait menacé de mort les victimes mineures et leurs parents. L’homme, qui cumule 27 condamnations, a déjà passé 21 ans et huit mois en prison. Il contestait les soupçons de corruption de mineur.

L’affaire a été révélée fin janvier 2024. Un père de famille contacte les gendarmes dans la nuit du 31 janvier et leur affirme que son fils de 12 ans a été témoin de relations sexuelles entre son ex-belle-mère et son amant, à l’abbaye de Belval. L'accusé Jimmy Bon lui aurait touché les parties génitales et l’aurait invité à se joindre à leurs ébats sexuels. D'abord derrière une salle de sport, puis dans une forêt, près de Saint-Pol. L'enfant, déjà victime de corruption de mineur lorsqu'il était plus jeune, aurait ingéré des antidépresseurs au moment des faits, les mêmes que son ex-belle-mère consommait.

L’ex-belle-mère de 42 ans a été placée sous contrôle judiciaire après avoir reconnu les faits. Abandonnée derrière un relais Emmaüs à ses neuf ans, elle assure souffrir de carences affectives et avoir été forcée par Jimmy Bon. Ensemble, ils auraient également forcé un autre garçon de 9 ans, filleul de l’ex-belle-mère, à les regarder durant leurs ébats sexuels. L’enquête a en effet permis d’identifier cette autre victime.

Extrêmement nerveux lors du jugement, Jimmy Bon, sous curatelle renforcée, a nié en bloc tous les faits qui lui étaient reprochés.

« Ils simulent, j’ai rien fait. C’est une invention. Je suis pas un pédophile. Je les tue tous si je vais en prison, les enfants, leurs pères. Tous ! Je vais péter un câble, je vais tous vous crever », assène le prévenu qui doit être maîtrisé par l’escorte pénitentiaire. Évacué, il ne verra pas la fin de son procès.

L'avocate de l'une des victimes met l'accent sur l’anxiété, le stress post-traumatique, les cauchemars et les idées suicidaires des enfants.

« On imagine à quel point ils ont dû se sentir seuls et mal, derrière cette salle ou dans cette forêt, expose la vice-procureure. Le courage de ce petit gars aussi. Vous avez un rôle déterminant. Ces faits ne se passent pas sans vous. Il vous a contraint à faire des victimes. Mais vous êtes d’accord pour livrer des enfants à M. Bon », dit-elle en s'adressant à la compagne du principal prévenu.

Jimmy Bon a été condamné à trois ans de prison assortie d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans, où deux années de prison supplémentaires seront à prévoir en cas de non-respect des obligations liées à ce suivi. Bien qu'il soit inscrit au fichier des délinquants sexuels, il a été relaxé d'accusations d'agression sexuelle sur mineur et d'administration de substances nuisibles telles que des antidépresseurs.

En ce qui concerne son amante, elle a été soumise à un suivi socio-judiciaire de trois ans, avec de multiples obligations et interdictions dont le non-respect entraînerait une peine d'un an de prison.

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