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Somme : un agriculteur poursuivi pour avoir nourri ses vaches à 6 heures du matin


Par: Guillaume Hallard
Un éleveur de la Somme s'est retrouvé devant le tribunal d'Amiens ce mardi. La raison ? Une plainte pour tapage nocturne déposée par sa voisine. Son tort : avoir alimenté ses bovins avant l'aube durant trois jours consécutifs. Cette affaire soulève des tensions entre agriculteurs et riverains dans le Vimeu.
Une trentaine d'agriculteurs se sont rassemblés devant les grilles du tribunal d'Amiens ce mardi matin. Ils sont venus soutenir leur collègue éleveur. L'homme exerce son activité dans le secteur du Vimeu, à l'ouest du département.

La FDSEA de la Somme a publié un communiqué avant l'audience. Le syndicat agricole explique le contexte de cette affaire. L'éleveur devait réaliser des chantiers de récolte importants. Il s'agissait de pommes de terre et de betteraves.

Cette journée de travail intensive l'a contraint à modifier son organisation. Il a dû nourrir ses bêtes plus tôt que d'habitude. L'opération s'est déroulée à 6 heures du matin.

Plainte pour nuisances sonores

La plaignante a déposé sa réclamation il y a un an. Elle reproche à son voisin agriculteur trois matinées de dérangement. Le nourrissage des vaches avant l'aube l'aurait réveillée.

À la barre, l'éleveur a évoqué les origines de sa voisine. Elle vient de la région parisienne. 

« Elle pense qu'il n'y a pas de bruit à la campagne », a-t-il déclaré lors de l'audience, selon Le Courrier picard.

Il a poursuivi son propos avec une remarque explicite. 

« La campagne, ce n'est pas le paradis sans bruit ! » 

Cette phrase illustre le fossé entre les attentes des néo-ruraux et la réalité du monde agricole.

La plaignante défend une version différente des faits. Originaire du Val-d'Oise, elle réside dans le secteur depuis vingt ans. Elle assure que les désagréments nocturnes persistent depuis des mois.

La riveraine évoque plusieurs types de bruits. Elle mentionne notamment des bruits de tracteur tard dans la nuit, des sons de raclage répétés, ou encore des perturbations régulières du sommeil. Ces éléments suggèrent un conflit qui dépasse le simple épisode des trois matinées incriminées.

Une décision de justice attendue fin novembre

Le procureur a requis une amende de 68 euros contre l'agriculteur. Cette sanction reste modeste au regard de la situation. Le jugement a été mis en délibéré.

Le verdict sera rendu le 25 novembre prochain. Cette décision pourrait créer un précédent dans les Hauts-de-France. Elle concernera les relations entre exploitants agricoles et riveraux. 

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