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Un supporter lensois relaxé pour jets de frites puis interpellé pour avoir filmé durant l'audience

Un supporter lensois s’est retrouvé dans une situation inattendue au tribunal judiciaire de Béthune. Après sa relaxe pour jets de frites lors du match RC Lens – OL du 15 septembre 2024, il a été interpellé à la sortie de l'audience. La raison ? Il aurait filmé l’audience précédente, action pourtant formellement interdite dans l’enceinte judiciaire.

Relaxé, puis interpellé

La scène paraît surréaliste au tribunal de Béthune. Le jeune homme vient d'apprendre sa relaxe pour jets de projectiles. Les magistrats l'ont déclaré non-coupable des faits reprochés. Pourtant, à sa sortie de la salle d'audience, les forces de l'ordre l'attendent.

Cette interpellation ne concerne pas l'affaire sportive qui vient d'être jugée. Elle découle d'un autre délit : le fait que ce supporter ait filmé durant une audience judiciaire. Une infraction pénale passible de deux mois de prison et d'une amende. L'interdiction de filmer dans les tribunaux s'affiche d'ailleurs clairement à l'entrée des salles d'audience.

L'affaire des projectiles

Revenons aux faits initiaux. Deux supporters lensois comparaissaient pour des jets de projectiles sur leurs homologues lyonnais. L'incident s'est produit à l'issue du match entre le RC Lens et l'OL le 15 septembre 2024. Les deux prévenus assistaient à la rencontre depuis la tribune Trannin, située à proximité du parcage visiteurs.

Le premier prévenu, le plus âgé des deux, a reconnu avoir lancé son briquet. Il justifie son geste par l'agacement après avoir été "trempé de bière lancée par les supporters lyonnais". Son acte constitue un jet de projectile dangereux selon les magistrats.

Le second supporter, plus jeune, admet avoir jeté uniquement son paquet de frites par énervement. Il conteste formellement les deux autres jets "de projectiles non identifiés" que lui attribue le service de sécurité du stade

Les frites, des projectiles dangereux ?

L'avocate du jeune supporter a développé une argumentation originale devant le tribunal. Elle a posé la question centrale : "En quoi une frite, c'est dangereux ?" Cette interrogation soulève la problématique de la qualification juridique des projectiles alimentaires.

La défense a rappelé un principe fondamental du droit pénal

"L'objet doit présenter un danger. Les projectiles n'ont pas été identifiés. Pas d'identification, pas de danger." 

Cette argumentation vise à démontrer l'absence de caractérisation de l'infraction pour les jets non identifiés.

Concernant le paquet de frites, l'avocate met en avant l'absence de dangerosité réelle de ce projectile alimentaire. Elle distingue ainsi les différents types d'objets jetés selon leur potentiel de nuisance.

Les magistrats ont rendu des décisions différenciées selon la nature des projectiles. Ils ont suivi l'argumentation de la défense concernant les frites, estimant qu'un paquet de frites projeté ne présente pas de danger suffisant pour caractériser l'infraction.

Le lanceur de frites relaxé

Le jeune supporter ayant lancé des frites bénéficie d'une relaxe. Cette décision établit une jurisprudence intéressante sur la qualification des projectiles alimentaires dans le cadre des incidents de stade. Les juges considèrent que la dangerosité n'est pas établie pour ce type d'objet.

Le lanceur de briquet condamné

En revanche, le supporter ayant lancé un briquet écope d'une condamnation. Les magistrats lui infligent 300 euros d'amende et six mois d'interdiction de stade. Cette sanction reflète la dangerosité potentielle d'un objet métallique projeté.

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