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11 novembre : Le Tommy, resto-musée de la Grande Guerre

WEO
Dans les Hauts-de-France, un établissement sort de l'ordinaire. Le Tommy allie gastronomie et histoire de manière inédite. Dominique, le propriétaire, a transformé son restaurant en véritable musée. Des centaines de vestiges de la Première Guerre mondiale côtoient les tables dressées. Cette passion dévorante attire les visiteurs du monde entier.
L'histoire de cette collection débute à l'adolescence. Dominique ramassait du métal dans les champs agricoles. Son objectif initial était purement financier. Il souhaitait gagner de l'argent pour s'offrir de belles mobylettes. Mais le destin en a décidé autrement.

« Au départ c'est ça, c'est que pour gagner de l'argent, avoir des belles mobilettes et puis tout ça. Mais après, on trouve des petits objets, tout, on s'intéresse », confie le collectionneur.

Les découvertes se multiplient dans les terres meurtries par la guerre. Chaque objet raconte une histoire tragique et fascinante.

Du ramassage de ferraille à la passion historique

Les trouvailles changent progressivement de destination. Dominique renonce à les vendre à la ferraille. Il préserve ces témoignages du passé avec soin. 

« A la place de le mettre à la ferraille, on le met de côté, on dit tiens, c'est bizarre et puis tout, c'est un truc intéressant », explique-t-il.

L'accumulation devient rapidement compulsive. 

« Et on accumule, on accumule, on accumule, c'est un virus », reconnaît le passionné. 

Au fil des années, le restaurant se transforme en musée. Les casques, armes lourdes et autres pièces historiques envahissent l'espace. Ils se disputent la place entre les tables des clients.

Le Minenwerfer : une pièce exceptionnelle

La dernière acquisition de Dominique impressionne par sa rareté. Il s'agit d'un mortier de tranchée allemand. Cette arme colossale pèse 1200 kg de métal brut. Ses obus ont résonné durant la bataille de la Somme en 1916.

« C'est le Minenwerfer, c'est l'arme la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale du côté allemand », précise le collectionneur. 

Les caractéristiques techniques de cette arme glacent le sang. Elle pouvait propulser un obus de 100 kg à 1 km de distance.

Une rareté muséale exceptionnelle

La valeur historique de cette pièce dépasse l'imagination. 

« Alors dans les musées, il n'y en a plus que deux. Un dans le musée de Verdun qui est en moins bon état et un ici actuellement », souligne fièrement Dominique.

Le Tommy rivalise désormais avec les plus grands musées. Cette arme témoigne de l'horreur des tranchées. Elle rappelle la violence inouïe des combats. Les visiteurs mesurent l'intensité destructrice de la Grande Guerre.

Un champ de bataille reconstitué dans le jardin

Le clou de la visite se trouve à l'arrière. Dans son jardin, Dominique a reconstitué un véritable champ de bataille. Cette réalisation titanesque représente 20 ans de travail acharné. Le résultat offre une immersion totale dans l'enfer des tranchées.

La reconstitution historique frappe par son réalisme saisissant. Les visiteurs pénètrent dans l'univers des soldats. Ils découvrent les conditions de vie épouvantables. L'expérience bouleverse profondément les plus sensibles.

Des visiteurs britanniques émus

Robin et Annie viennent d'Angleterre spécialement pour cette visite. Le couple reste saisi par le réalisme de la scène. 

« C'est-à-dire que si j'étais seule là, sans avoir à parler, franchement, ça me donne des frissons », confie Annie.

Le couple britannique souligne la valeur pédagogique du lieu. 

« Je pense que visiter cet endroit pour la jeune génération, c'est quelque chose d'authentique », ajoute Robin. 

La reconstitution offre une vision concrète de l'histoire. Elle dépasse largement les descriptions théoriques des manuels scolaires.

Une expérience pédagogique immersive

Les visiteurs comprennent mieux les conditions de vie des soldats. 

« Et ça peut leur donner une idée précise des conditions de vie sous le feu des bombes. Toutes ces choses qui vont avec. Mais oui, c'est très pédagogique », estime le couple anglais.

La dimension éducative du Tommy dépasse la simple exposition. Les jeunes générations découvrent une réalité tangible. Ils touchent du doigt l'histoire de leurs ancêtres. Cette approche sensible marque durablement les esprits.

Un lieu de mémoire prisé des Anglo-Saxons

Le 11 novembre approche et l'affluence augmente. Les touristes anglo-saxons arrivent en nombre chaque année. Ils manifestent une curiosité insatiable pour ce lieu unique. La passion démesurée de Dominique les fascine profondément.

La bataille de la Somme reste gravée dans la mémoire britannique. Cette bataille compte parmi les plus meurtrières de l'histoire. Plus d'un million d'hommes sont tombés durant ces combats. Le sacrifice des soldats britanniques fut considérable.

Un devoir de mémoire perpétué

Le Tommy perpétue le souvenir des disparus. Dominique honore la mémoire des combattants. Son restaurant-musée devient un lieu de recueillement. Les visiteurs rendent hommage aux héros oubliés.

Cette initiative privée complète les musées institutionnels. Elle offre une approche plus intime de l'histoire. Les objets exposés racontent des histoires personnelles. Chaque pièce évoque un destin tragique. 

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