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Douchy-les-Mines : de la poubelle jaune au centre de tri, voici comment sont triés et recyclés nos déchets
Par: Antoine Plaquet
Douchy-les-Mines : de la poubelle jaune au centre de tri, voici comment sont triés et recyclés nos déchets
WEOPar: Antoine Plaquet
Que devient un emballage recyclable une fois déposé dans la poubelle jaune ? Celui-ci est collecté dans l'un des nombreux centres de tri de la région. Inauguré en 2025, celui de Douchy-les-Mines est capable de traiter jusqu’à 50 000 tonnes de déchets par an grâce à ses équipements modernes. Immersion dans ce site qui répond à des enjeux écologiques, économiques mais aussi de souveraineté industrielle grâce à l'action de plusieurs acteurs, dont Citeo.
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Quelle est la vocation de Citeo dans l’enjeu majeur que constitue le tri et le réemploi des déchets recyclables ? À travers ses missions de réduction, de réemploi et de recyclage, l’éco-organisme structure l’ensemble de la filière et accompagne les collectivités dans leur modernisation.
Cette émission vous emmène en immersion dans le centre de tri de Douchy-les-Mines, administré par le SIAVED (Syndicat Inter-Arrondissement de Valorisation et d'Élimination des Déchets), à la découverte de ses différents enjeux. Nous sommes accueillis par son président, Charles Lemoine, qui explique la démarche engagée de ce syndicat depuis plusieurs années : "Avec l’extension des consignes de tri, les centres de tri devaient se moderniser."
Faute de pouvoir compter sur leurs prestataires historiques, les collectivités ont décidé de créer ensemble un nouvel outil. "C’était la première fois que toutes les intercommunalités du sud du département se mettaient ensemble pour un outil performant", ajoute également le Président de ce syndicat qui regroupe aujourd'hui 113 communes sur 7 intercommunalités, au service de près de 300 000 habitants.
Le tri : un acte citoyen, des enjeux économiques, écologiques et industriels
Le centre de tri est ainsi un véritable outil de service public, tout comme les unités de valorisation énergétique et les déchetteries. Dans le centre de tri de Douchy-les-Mines, nos emballages débarquent depuis nos poubelles jaunes. Et au terme d’un long parcours de tri mécanique, technologique et manuel, les déchets ressortent, triés par matériaux et compactés dans des énormes cubes : les "balles" destinées à rejoindre les industriels.
Devant ces cubes d’aluminium, de carton ou de plastique, Laurent Dalibon, directeur régional Nord-Île-de-France de Citeo, rappelle l’enjeu crucial : le geste citoyen est déterminant et le tri doit se faire partout, et tout le temps. "À la fin, on sort des matériaux qui correspondent aux cahiers des charges des industriels qui vont les reprendre." Des matières recyclées qui partent ensuite vers des entreprises des Hauts-de-France, une proximité qui compte.
"On parle ici de souveraineté. On parle d’industrie. Quand vous triez votre bouteille ou votre paquet de pâtes, vous donnez une seconde vie à la matière et vous évitez de la faire venir de l’autre bout de la planète. La seule question qu’on doit se poser, c’est : est-ce que c’est un emballage ou pas ? Si c’est un emballage, je le mets dans le bac jaune" détaille Laurent Dalibon, de Citeo.
Dans ce cadre, la poubelle jaune a une importance cruciale au sein de la collectivité. "Tout simplement parce que si on trie mal, ça a des coûts supplémentaires. Et puis aussi dans le cadre de l'économie circulaire, du développement durable, cette poubelle a son importance parce que les matériaux qui vont être triés vont avoir une valorisation dans le recyclage" ajoute le président du SIAVED.
Au centre de tri de Douchy-les-Mines, un process de tri minutieux
À l’intérieur du site de Douchy-les-Mines, c’est Quentin Mercier, ingénieur du groupe Suez qui exploite la structure, qui nous emmène tout au long du parcours de tri mécanique. Concrètement, ce sont des kilomètres de tapis convoyeurs sur plusieurs niveaux et dans un vacarme organisé, sur lesquels déambulent des tonnes de déchets chaque jour. Chaque machine ou technologie de pointe établie un tri de plus en plus précis pour séparer les déchets selon les différents matériaux.
"C’est ici que sont réceptionnés tous les déchets, triés par les concitoyens" détaille l’ingénieur au début du parcours de tri, là où commence notre visite. "On a une chargeuse qui va nous permettre de pouvoir récupérer les déchets amenés en vrac par les camions poubelles, et cette chargeuse va alimenter la trémie d'alimentation qu'on voit derrière nous, qui va permettre d'apporter ce déchet sur le process de tri, à un débit régulier, pour pouvoir optimiser la séparation des différents matériaux."
Citeo, un éco-organisme qui vise la réduction et le recyclage des déchets
Et le rôle de Citeo, dans tout ça ? "Citeo est une entreprise qui a vocation à limiter, on va dire, l'impact environnemental des emballages ménagers et des papiers" détaille Laurent Dalibon. Et cette mission passe par une politique des « 3 R ». La réduction : en accompagnant les entreprises pour limiter le volume de matière et supprimer les emballages inutiles. "L’ascenseur à cornichons, c’est typiquement la mauvaise idée !", sourit le représentant de l'éco-organisme, rappelant que "moins, c’est mieux".
Le réemploi constitue le deuxième pilier, avec le retour des emballages en verre consignés dans certaines grandes surfaces. Enfin, le recyclage complète cette stratégie : "On rémunère une partie du coût de la collecte et du tri auprès des collectivités", explique-t-il. Cette organisation forme la responsabilité élargie des producteurs : une entreprise doit assumer la fin de vie des emballages qu’elle met sur le marché.
Malgré la haute technologie du site, les opérateurs restent essentiels. Sur le site de Douchy-les-Mines, 19 personnes affinent chaque jour les derniers tris à la main. "Sans eux, il n’y a pas de tri possible !", rappelle Laurent Dalibon.
Parmi ces opérateurs de tri, nous avons rencontré Eric, conducteur d’engin en première ligne de la réception des déchets sur le site, qui déplore encore de nombreuses erreurs dans le tri des citoyens : "Il y a des points à relais pour jeter les textiles. Tout ce qui est parapluies, poussettes, on a des déchetteries qui sont ouvertes tous les jours…"
Parmi ces opérateurs de tri, nous avons rencontré Eric, conducteur d’engin en première ligne de la réception des déchets sur le site, qui déplore encore de nombreuses erreurs dans le tri des citoyens : "Il y a des points à relais pour jeter les textiles. Tout ce qui est parapluies, poussettes, on a des déchetteries qui sont ouvertes tous les jours…"
Les erreurs les plus fréquentes restent les objets non-emballages, comme les brosses à dents, ou les emballages imbriqués que les machines peinent à séparer. Ces refus de tri pèsent lourd : "À la fin, ça coûte cher à la collectivité", explique Laurent Dalibon, qui alerte aussi sur un danger majeur : les piles au lithium, responsables de nombreux départs de feu dans les centres de tri français.
Aujourd’hui, une étude estime que 90% des Français trient, mais seulement 53% de manière systématique. La mission de Citeo est donc de poursuivre la pédagogie et mettre en place des solutions pour que le tri soit systématique, partout et tout le temps.
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