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Invasion de méduses : la centrale nucléaire de Gravelines totalement à l’arrêt
Malgré cette mise à l’arrêt inédite, aucune pénurie d’électricité n’est à redouter, assure l’entreprise, grâce à la complémentarité avec d’autres sites de production et aux énergies renouvelables.
Invasion de méduses : la centrale nucléaire de Gravelines totalement à l’arrêt
WEO
Un phénomène naturel rarissime a mis en pause la plus grande centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest, sans impact pour la population ni le réseau électrique.
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C’est une scène digne d’un film de science-fiction qui s’est jouée dans la nuit de dimanche à lundi à la centrale nucléaire de Gravelines, sur le littoral nordiste. Une invasion massive et imprévisible de méduses a contraint EDF à stopper automatiquement quatre réacteurs sur les six que compte le site. Une première depuis plusieurs décennies dans l’histoire de cette centrale stratégique pour le mix énergétique français.
Quatre réacteurs stoppés en quelques heures
Entre 23h et minuit dimanche 10 août, les unités de production 2, 3 et 4 ont été mises à l’arrêt automatiquement « conformément aux dispositifs de sûreté et de protection », indique EDF dans un communiqué publié ce lundi. L’unité 6 a subi le même sort ce lundi matin à 6h20. Ces quatre arrêts soudains s’expliquent par l’obstruction des tambours filtrants des stations de pompage, qui aspirent l’eau de mer utilisée pour refroidir les réacteurs.
« Ces arrêts n’ont eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou l’environnement », rassure l’exploitant.
Les deux autres réacteurs (unités 1 et 5) étaient déjà à l’arrêt pour maintenance programmée, rendant ainsi l’ensemble du site totalement hors ligne pour quelques jours.
Retour à la normale espéré jeudi
Sur place, les équipes d’EDF sont à pied d’œuvre.
« Les diagnostics sont en cours, les interventions également, pour permettre un redémarrage progressif des unités dès jeudi », précise une porte-parole d’EDF.
Malgré cette mise à l’arrêt inédite, aucune pénurie d’électricité n’est à redouter, assure l’entreprise, grâce à la complémentarité avec d’autres sites de production et aux énergies renouvelables.
Un phénomène rare… mais déjà observé
Si le scénario peut surprendre, ce n’est pas une première. EDF a déjà été confrontée à des incidents similaires, notamment dans les années 1990, à Gravelines même. À l’étranger, des centrales en Écosse, aux États-Unis, en Suède ou au Japon ont également été perturbées par des invasions de méduses ces dernières décennies.
Ces épisodes tendent toutefois à devenir plus fréquents. En cause ? Le réchauffement climatique, qui modifie les écosystèmes marins, mais aussi la surpêche, qui réduit les populations de prédateurs naturels des méduses, comme le thon ou certaines tortues. Résultat : ces animaux gélatineux prolifèrent et peuvent, par leur simple masse, venir perturber des infrastructures critiques.
Une centrale stratégique à moderniser
La centrale de Gravelines, implantée sur la côte de la mer du Nord, est la plus grande d’Europe de l’Ouest avec ses six réacteurs à eau pressurisée de 900 MW chacun. Elle est un pilier du réseau électrique national, et un acteur économique majeur pour la région des Hauts-de-France. À l’horizon 2040, elle doit accueillir deux réacteurs nouvelle génération EPR2, renforçant encore son rôle dans la transition énergétique française.
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