Politiquons avec Joshua Hochart, sénateur RN du Nord

 

Cette semaine, l'actualité politique a été largement dominée par la condamnation de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Le sénateur a exprimé avec force l'indignation de son parti face à cette décision, qu'il qualifie de profondément politique.

Marine Le Pen a été condamnée à une inéligibilité immédiate de cinq ans, une peine qui compromet sérieusement sa candidature à l'élection présidentielle de 2027. Elle a également écopé d'une peine d'emprisonnement de quatre ans, dont deux ans ferme aménageables sous bracelet électronique, ainsi qu'une amende de 100 000 euros. Pour Joshua Auchard, cette inéligibilité immédiate, malgré l'appel interjeté par Marine Le Pen qui la rend présumée innocente, est une atteinte grave aux principes démocratiques. Il souligne que cette décision la prive de son mandat de conseillère départementale et l'empêche de se présenter à d'éventuelles élections législatives anticipées en cas de dissolution de l'Assemblée nationale.

Le sénateur RN dénonce avec véhémence l'argument du risque de trouble démocratique à l'ordre public, avancé par la magistrate pour justifier la sévérité de la peine. Selon lui, il n'appartient pas à la justice de décider qui peut ou ne peut pas se présenter à une élection, d'autant plus lorsque la candidate en question recueille le soutien de millions d'électeurs. Joshua Auchard insiste sur le fait que derrière la condamnation de Marine Le Pen, ce sont des millions de Français qui se sentent lésés dans leur droit de vote. Il a d'ailleurs fait état d'une mobilisation importante des militants et des sympathisants du RN sur le terrain et lors d'un rassemblement organisé à Paris en soutien à leur leader.

Joshua Auchard a rappelé le principe fondamental de la présomption d'innocence, qui devrait s'appliquer pleinement à Marine Le Pen puisqu'elle a fait appel de sa condamnation en première instance. Il déplore que l'exécution provisoire de la peine d'inéligibilité vienne contredire ce principe. Si la justice a reconnu Marine Le Pen coupable de détournement de fonds européens en première instance, le sénateur souligne qu'il existe plusieurs degrés de juridiction et que l'appel est une voie de recours légitime, annoncée dès le départ par Marine Le Pen.

La cour d'appel de Paris a décidé d'avancer la date du procès en appel, généralement plus long. Pour Joshua Auchard, cette décision pourrait traduire un certain émoi face au jugement de première instance. Il cite l'avis de plusieurs experts, dont d'anciens membres du Conseil constitutionnel, qui estiment que cette condamnation a une visée politique. Il mentionne notamment le fait que la magistrate s'est inspirée de la loi Saint-Pindeux, dont les faits ne sont pas concernés, et qu'elle a utilisé la défense de Marine Le Pen et des autres prévenus pour justifier un risque de récidive, alors que Marine Le Pen n'occupe plus les fonctions qui lui sont reprochées.

Face à la question d'un éventuel plan B pour l'élection présidentielle de 2027 en cas de confirmation de la condamnation en appel, Joshua Auchard est catégorique : Marine Le Pen est et reste la candidate du Rassemblement National. Il affirme que le parti ne manque pas de ressources et qu'il avisera le moment venu en cas de condamnation définitive, mais que l'objectif principal est de soutenir Marine Le Pen dans sa démarche d'appel. Il a par ailleurs évoqué l'excellent duo que forment Marine Le Pen et Jordan Bardella, qu'il voit respectivement comme une excellente présidente de la République et un excellent Premier ministre.

Joshua Auchard a commenté le soutien apporté à Marine Le Pen par des personnalités internationales, comme l'ancien président américain Donald Trump, qui a demandé sa libération (bien qu'elle ne soit pas incarcérée). Pour le sénateur, cette réaction, au-delà de son interprétation littérale, pose la question de la leçon de démocratie que la France entend donner au monde en empêchant la cheffe de l'opposition, ayant recueilli un large suffrage, de se présenter. Il a établi un parallèle avec une situation similaire en Hongrie avec Viktor Orban, soulignant l'embarras de la France à donner des leçons dans ce cas. Il a mis en avant le soutien populaire à Marine Le Pen en France, avec une forte augmentation des adhésions au RN et un grand nombre de signatures sur une pétition, ainsi qu'une mobilisation massive lors du rassemblement parisien.

Interrogé sur des sondages d'opinion montrant une partie des Français jugeant la condamnation de Marine Le Pen justifiée, Joshua Auchard a nuancé ces chiffres. Il a souligné que d'autres sondages présentent des résultats différents et que les réactions sur le terrain, notamment lors de ses rencontres sur les marchés, témoignent d'un soutien important à Marine Le Pen et d'une perception de la décision comme étant politique. Il a mis en doute la méthodologie et le contexte de certains sondages, insistant sur le fait que l'affaire ne concerne pas un enrichissement personnel de Marine Le Pen ou du Rassemblement National, mais un désaccord administratif sur l'utilisation des collaborateurs parlementaires européens.

Au-delà de l'actualité nationale, l'émission a abordé un sujet local qui tient particulièrement à cœur à Joshua Auchard : la situation des sapeurs-pompiers dans le Nord. Fort de son engagement de longue date dans la sécurité civile, le sénateur a exprimé sa vive inquiétude quant à la mise en péril du modèle français de sécurité civile dans le département.

Joshua Auchard a dénoncé l'état insalubre de certaines casernes, notamment à Denain, Douchy-les-Mines, Saint-Amand-les-Eaux et Raismes, reconnu par le département du Nord lui-même. Il a également déploré la suppression du véhicule léger infirmier (VLI) des sapeurs-pompiers à Douai et à Denain, privant ainsi l'ensemble du bassin minier de moyens d'intervention cruciaux. Il a souligné que ces VLI étaient les plus sollicités du département. Le sénateur a fait état de demandes de comptes adressées à Jacques Houssin, président du SDIS 59, par des élus de toutes tendances politiques, restées jusqu'à présent sans réponse. Il y voit un mépris total envers les élus, les pompiers et les habitants du bassin minier.

Pour Joshua Auchard, cette situation engendre des risques concrets pour la population, notamment des retards dans les interventions des secours. Il a cité l'exemple de la caserne de Denain, où le standard a été temporairement déplacé dans un véhicule avant d'être réinstallé dans un local infesté de rats, rongeant même les tenues de feu. Il a apporté son soutien total aux sapeurs-pompiers, qui ont démontré leur engagement lors d'un récent incendie à Lille, et a insisté sur les conséquences négatives de ces suppressions de moyens pour la sécurité des habitants.